Mon accent? Quel accent?
La série Maux de langue portant sur les rectifications orthographiques de 1990 se poursuit cette semaine encore avec un sixième épisode qui aborde la question de l’accent grave, lequel remplace désormais l’accent aigu dans de nombreux mots.
Rappelons que cette série de capsules s’inscrit dans la foulée de la Politique de valorisation de la langue française adoptée au Collège Lionel-Groulx en février 2017. C’est dans ce contexte que l’institution souhaite mettre de l’avant les rectifications dans ses communications officielles dès l’automne 2021.
Si vous recevez cet article dans votre boîte de courriels, n’oubliez pas de cliquer sur le lien au bas de la page pour voir la vidéo.
Intéressant, comme toujours. Ce qui manque dans cette capsule (à mes yeux de profane), c’est le « pourquoi ». Ces changements ne sont pas nécessairement simplificateurs (du moins, s’ils le sont, ce n’est pas évident de prime abord), alors comprendre les raisons pourrait aider les dinosaures de l’orthographe classique comme votre humble serviteur 🙂
Merci!
Bonjour Patrice,
Merci encore de ton intérêt. Je comprends ton questionnement. On me demande de présenter les choses brièvement pour ne pas perdre l’attention. Toutefois, cela implique de choisir de mettre certaines explications de côté, ce qui est triste. De plus, je déplore moi-même le fait qu’on nous présente généralement les rectifications sans toujours bien expliquer leur raison d’être. Voici donc quelques éléments de réponses:
En ce qui concerne l’utilisation de l’accent grave, c’est un peu plus complexe que pour d’autres catégories. Il existe des règles générales qui justifie l’emploi des accents, qui ne nous sont pas toutes clairement expliquées. À la base, on doit retrouver un accent grave devant une syllabe contenant un « e » muet (ou peu prononcé). Or, dans plusieurs cas, c’est un accent aigu qu’on retrouvait. Ainsi, dans « événement », le « e » de la syllabe « ne » est presque complètement escamoté. En conséquence, si on respecte la logique de la langue, c’est bien un accent grave et non un accent aigu qu’on devrait retrouver. Il en va de même pour la conjugaison des verbes touchés par les rectifications. (Ainsi, la prononciation est beaucoup plus près de « je cèd’rai! que de « je céderai », d’où la justification de l’accent grave au lieu de l’accent aigu.
Je te suggère la lecture de ce petit Guide de l’usage des accents en français. On y retrouve des explications très intéressantes quant à l’emploi des différents accents. L’objectif des rectifications et de rétablir la logique lorsque la langue s’en était éloignée.